Addictions

Addictions

les Excitants/ Histoire de la Cocaine

On différencie 3 groupes de drogues

 

  1. Les excitants: Cocaïne, Amphétamines; Méthamphétamines (Ice, Crystal, Yabba), MDMA (ecstasy), Nicotine...Phénétylamines et Cathinones (Méphedrome, 3MMC, 4MEC, MDPV..) sont considérés comme des excitants bien que certaines se rapprochent dans leurs effets à la famille des hallucinogènes 
  2. Les sédatifs: Opium, Héroïne, Alcool, Morphine, Barbituriques (Benzodiazépines, hypnotiques) 
  3. Les Hallucinogènes: LSD, Cannabis, Champignons (Psilocybe, Panéole,, Plantes Hallucinogènes (Mangrove, Datura, Salvia) Mescaline, Colles et autres solvants, Kétamine, GHB/GBL

 

  • Les stimulants stimulent les fonctions psychiques d'un individu. Elles augmentent le niveau d'éveil et l'activité cérébrale du cerveau.

Histoire de la Coca:

On retrouve 3000 ans avant JC des traces d'utilisation de la Coca dans certaines régions de l'Amérique latine, notamment dans les tombes. "On suppose que ces substances étaient mises pour faciliter le voyage après la mort comme elles les avaient aidé à traverser la vie" écrivent Jean Dugarin et Patrice Nominé dans Classification des psychotropes

 

Les Incas avaient placé la Coca  au centre de leur système social et religieux. La légende Inca veut que "Mando Capac", le « père » de la civilisation Inca, que l’on disait fils du soleil, avait rapporté du ciel la coca. Héritier du trône du Soleil, durant un temps de grande famine et de grande misère, il envoya un présage à son peuple sous la forme d'une comète rouge et étincelante et se manifesta par une feuille de Coca enflammée devant le palais du Roi Montana, qui comprit le message, et que son peuple ne ressentirait plus la fatigue ni la faim: la feuille de Coca lui donnerait l'énergie nécessaire. "Apportant ainsi endurance et force, permettant de supporter le froid, la maladie et la famine, la feuille de Coca faisait le lien entre santé et plaisir". (sic)  La Coca était sacrée, utilisée dans les cérémonies religieuses : enterrement, mariages, et les célébrations de rites de fécondité et de sexualité. Mais l'usage de la divine Coca (Khoca "arbre" ou "plante") était réservée aux prêtres ou à l'aristocratie. L'octroi du droit de mâcher la coca signifiait l'admission au sein du pouvoir religieux ou politique. Le caractère restrictif de son usage a peut-être joué un rôle dans le contrôle de son usage.

 

En 1499 Americo Vespucci est le premier européen à s'intéresser à cette pratique. Il pense que la coca est utilisée pour étancher la soif. 50 ans plus tard Piedro Cieza de Leon interroge les indiens et s'entend répondre que la Coca apporte force et endurance et combat la faim. Mais la plante est méprisée en raison de son utilisation par des "indigènes".

 

Ce n'est qu'avec l'avancée de la médecine et notamment le travail d'isolation des alcaloïdes que prend forme un regain d'intérêt pour la coca. La cocaïne est le dernier des grands alcaloïdes à être isolée au XIX ème siècle, son nom lui ai donné par Albert Niemann, on commence à s'intéresser à ses vertus thérapeutiques.

 

Ainsi Angelo Mariani chimiste Corse, amoureux de la coca qu'il cultivait dans ses serres, fabrique en 1863 son célèbre vin Mariani, à base de Coca, très apprécié immédiatement par les musiciens et les chanteurs.

 

En 1894 un album de témoignage de reconnaissance fut consacré au vin Mariani. Y témoignent: le Tsar et la Tsarine de Russie, le Prince et la Princesse de Galles, les Rois de Suède et de Norvège, le commandant des Forces Françaises en Indochine, celui de l'armée Britannique, le Pape Léon XIII (qui ne quittait pas sa gourde parait-il), plus de 8 000 médecins, et des artistes tels: Emile Zola, Dumas fils, HG Wells, Jules Vernes, Anatole France, Edmond Rostand, Gounot, Rodin, Bartholdi, Thomas Edisson...et bien d'autres ...Vive le Vin Mariani à la Coca du Pérou!

mariani vin du perou.jpg

 

En 1884 Freud publie le 1er des cinq articles qu'il devait écrire sur la cocaïne "Uber Coca" (hyper coca). Il décrit ses effets stimulants, recommande son utilisation dans le cadre de dépression, d'affections nerveuses, d'hystérie, d'hypocondrie, de neurasthénie, mais aussi pour des troubles digestifs d'anémie sévère. Evidemment il en décrit ses vertus aphrodisiaques, mais aussi comme un moyen de lutter contre la syphilis, l'asthme et le mal des montagnes. Il en justifie l'emploi comme anesthésique local, et comme une thérapie pour les alcooliques et les morphinomanes.

Il conseille son utilisation à un de ses amis morphinomane, pour se guérir de son addiction à la morphine . Ernst Von Fleich. Ce dernier se prit de passion pour les injections hypodermiques de cocaïne. Il mourut 7 ans plus tard. Freud est accablé.

Louis Lewin reproche à Freud de faire l'apologie de cette drogue, et A. Erlenmayer, de l'avis de Lewin, considère que la cocaïne est le 3ème fléau mondial après l'alcool et la morphine.  Freud cesse son prosélytisme, sans pour autant arrêter d'en consommer de façon intermittente jusqu'en 1895, quand il commence son travail sur l’interprétation des rêves. Il pousse néanmoins un de ses internes, Koller, à s'intéresser aux vertus anesthésistes de la cocaïne, ainsi en 1884 sera découvert l'anesthésie locale.

 

Avec l'entrée de la cocaïne dans le champ thérapeutique on commence à compter le nombre d'addicts. William Halsted, médecin américain, qui démontra les effets de blocage du système nerveux par la cocaïne, se débarrassa de son addiction à la cocaïne en la remplaçant par la morphine, à l'inverse de Fleich. 

En 1885 John S Pemberton, met sur le marché un "vin française à la coca", non alcoolisé avec de l'eau gazeuse, le coca-cola est né.

Mais des incidents vont entacher la réputation de la cocaïne, ulcérations nasales, insomnies, malnutrition, et aussi paranoïa. 

mais, à l’inverse de l’opium des conquérants de l’Orient, de la morphine décadente, la cocaïne a laissé peu de traces dans la littérature française. "L’Ode à Coco" de Desnos est une exception,écrit Anne Coppel  Anne Coppel Histoire des drogues

L'Allemagne produit avant la première guerre de la cocaïne, les américains en rapporte et en consomme avec les françaises à la libéralisation de la France en 45. Mais l'effet cocaïne est moindre par rapport aux opiacés. Les Américains viennent y boire l’alcool que la prohibition leur interdit, mais la cocaïne est aussi de la partie. "La garçonne, héroïne du roman de la femme libérée, en tâte bien que, comme Desnos, elle lui préfère l’opium. Il y aurait eu 80 000 cocaïnomanes à Paris en 1924 selon le préfet de Paris de l’époque – plus qu’aucun chiffre officiel récent. La popularité de la cocaïne aura été éphémère. Au tournant des années 1930, elle sombre dans l’oubli" (Anne Coppel). 

 

En 1914 Le Harisson Act interdit la coca et la cocaïne, l'opium, la morphine et l’héroïne (en raison de l'utilisation conjointe de la cocaïne et héroïne nommé speedball )

 

En France la loi 1916 complète la loi de 1845 sur les substances vénéneuses, sont ajoutées à la liste: l'opium, la morphine et la cocaine (importation commerce et détention sont punis). 

En retour Antonin Artaud écrit cette lettre  Monsieur le législateur vous êtes un con

 

Malgré l'interdiction, la consommation de cocaïne s'est "démocratisée" à partir des années 1980, alors que son prix est plus élevé que sa compagne l’héroïne, la tendance de la consommation est à la hausse. En 1990 apparaissent les premières scènes de crack à Paris. La cocaïne prend du terrain et les saisies sont bien plus importantes que l’héroïne. le Sida et les overdoses ont donné une mauvaise image de cette drogue, la cocaïne y a t-elle gagné un marché? Les prix toujours en baisse et l'usage de cette drogue est en constante augmentation ces 10 dernières années selon l' ofdt

 

Rappelons cependant que l'usage régulier de cocaïne augmente les risques d'accidents cardio-vasculaires.  conséquences de la consommation de cocaïne

 

Cocaïnomanes célèbres:  Freud, Thomas Edisson, Angelo Mariani, Sherlok Holmes, Robert Louis Stevenson, Hunter S Thompson, Lindsay Loan, Jean-Luc Delarue, tricky, Stephen King, Elvis Presley, Witney Houston, Kate Moss, Elton John, Johnny Halliday, Frederic Beigbedder, Laura Smet, Jacques Martin, Melanie Griffith Keith Richard, Yves Mourousi et bien d'autres. Les témoignages se font désormais sur internet: le blog   Moi, Juliette F

 

 Bibliographie Stupéfiante

 

 

"Crack" tristan Jordis, "Portrait d'un fumeur de Crack" Bill Clegg "Roman avec Cocaine" M.Agueev "Cocaine, manuel de l'usager" Julian Herbert "Narcissa" Jonathan Shaw, "Hell" Lolita Peel, "C la face noire de la blanche" Lolita Scene, 



15/06/2016
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 4 autres membres